CaniGuide est dans Ouest-France !
Anxiété de séparation, agressivité, phobie… Les chiens, comme les humains, connaissent bien des turpitudes. Laëtitia aide les maîtres à mieux les comprendre.
Largo se familiarise avec la ville, au centre de Rennes. Dans un environnement bourré d’obstacles (passages piéton) et de distractions (autres toutous), ce border collie de cinq mois doit répondre malgré tout aux ordres de Sandra, sa maîtresse.
Longe en main, une tierce personne veille sur la scène : l’éducatrice canine. Laëtitia Van Weydevelt guide le couple maître-chien dans la construction de leur relation.
« En attendant de traverser, on ordonne « assis » mais aussi « pas bouger » sinon il repart, et ce peut être au moment où passe un bus… » Plus loin, entraînement au « couché-pas bouger ». Sandra s’éloigne. Largo se relève et aboie. Raté ! « On ne félicite pas, on recommence », conseille Laëtitia, ferme et sereine.
La psychologie des toutous
« Ne le caressez pas trop s’il n’a pas obéi. » La caresse, c’est la récompense, comme une friandise. « Le chien est un opportuniste. Il prend ce qu’on lui donne. » La sanction, quand il faute. La récompense, quand il répond bien. « L’éducation positive, que je pratique, consiste à renforcer ce qui est bon. » Le plus difficile ? Apprendre la solitude à cet animal né pour vivre en groupe.
Laëtitia, 30 ans, s’est plongée dans la psychologie des toutous il y a huit ans. « Quand j’ai acheté ma chienne Yumi, j’ai rencontré beaucoup de difficultés: destructions, désobéissance… J’ai fait appel à un comportementaliste qui m’a permis de la comprendre. »
Peu à peu, elle sent que sa place est là. Elle quitte la comptabilité et la gestion de personnel pour se former chez Woodenpark, un centre international dans le Jura.
Depuis quatre ans, au sein de sa société CaniGuide, elle propose son aide aux propriétaires. Elle intervient chez eux, pour travailler les ordres et les règles de vie (non, un chien ne dort pas dans le lit !), et en séances de groupe pour « le socialiser » (se bastonner avec ses congénères n’est pas une fatalité).
À raison de 4 à 15 chiens par semaine, elle les suit jusqu’à 8 mois, et intervient aussi sur des individus plus âgés. « Éduquer son chien n’est pas si simple », souligne Laëtitia. Mais ça simplifie tellement la vie.
Claire THÉVENOUX.